Pierre et Javette.
Un conte d'Estemps
Pierre Brique pratiquait tous les métiers.
De maçonthérapeute à franc-masseur hors-loge,
en passant par Paris, en vie dans la bouteille,
il etait aussi titubaire d'une chronomaitrise en
relativisme et d'un doctodorat en parfumisterie.
Il vivait avec Javette Paris, blanchisseuse,
sa conjointe de fesse. Elle venait de décrocher
un nouvel emploi à la banque pour remplacer
le précédent. Elle était si menteuse qu'on l'avait
congédié de son poste à la cimenterie. En effet,
elle avait conté six mensonges à un client, mais
ce n'était pas les bons.
Malgré son occupation, Javette était régulière
car elle mangeait du yogourt avec bifidus, ce qui,
on le sait (*), facilite le transit.
Quant à lui, il était réglo, comme disent les copaignes.
Alors que Javette nourrissait une relation malsaine
avec l'argemps, Pierre vivait une relation temporelle
pleine de tourmemps.
Javette le savait mais s'en accomodait bien. Pour
tenter de l'en distraire elle l'avait convaincu de
l'aider à réaliser une machine à voyager autour
du temps. Ils étaient assez près du but en cela que
la machine était terminée mais une seule chose
les tracassait: elle ne fonctionnait pas.
En effet après l'avoir essayé, Javette tomba. Enceinte.
Ils eurent un gar¸on. Après sa naissance et la mort de
ses parents, Jean-Plâtre Paris-Brique consacra sa vie
à perfectionner la machine de ses parents. Après des
années de dure paresse en pure perte, il eut l'idée de
la convertir en machine à perdre du temps. Résultat:
une inflammation de la réusse.
C'est depuis ce temps qu'il génère les
Chroniques du Temps Perdu pendant
que sa machine compile éperdummemps.
C'etait le dernier numéro.
La machine vient de s'arrêter.
Un corps dompte.
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